Désert, JMG Le Clézio
1. Résumé analytique (5 min.) + Analyse formelle d'ensemble et de détail (15 min.)
Une structure binaire
La structure binaire du livre affirme nettement cette double postulation. Deux parties : « Le bonheur » et « La vie chez les esclaves ». Deux lieux : l'Afrique (le royaume) et Marseille (l'exil). Deux époques : les années 1909-1912 (massacre des hommes bleus du désert par les Chrétiens) et le temps présent (celui de la misère des immigrés). Deux enfants-héros : un jeune garçon, Nour, et une jeune fille, Lalla. Cette structure très claire, presque didactique, traduit la volonté de l'auteur d'engager plus résolument son écriture dans les voies démonstratives de la parabole.
2. Analyse thématique (15 min.) + Biographie et oeuvre en lien avec l'analyse thématique (5 min.)
Extrait de Camus
Comment ne pas se souvenir, en lisant ce roman, de ce qu'écrivait Albert Camus dans la Préface de L'Envers et l'endroit : « Né pauvre, dans un quartier ouvrier, je ne savais pourtant pas ce qu'était le vrai malheur avant de connaître nos banlieues froides. Même l'extrême misère arabe ne peut s'y comparer, sous la différence des ciels. Mais une fois qu'on a connu les faubourgs industriels, on se sent à jamais souillé, je crois, et responsable de leur existence.»
Marseille: La ville menaçante
La ville étrange se révèle menaçante. Ses dangers sont exprimés en particulier par deux métaphores filées : celles de la prison et du tombeau.
Une ville abandonnée:
Champ lexical de la solitude : « Il n’y a personne dans les rues », « les maisons semblent abandonnées », « déserte », « rues silencieuses ».
Un paysage livré à « seulement quelques chiens au poil hérissé », qui « grogn[e]nt ».
La ville paraît donc hostile à l’étrangère qui nous communique son angoisse au moyen de deux métaphores filées.
La prison:
Champ lexical de l’enfermement : « fermées », « tirés », « grillages », « barreaux » (2 fois), « prison » (2 fois avec la variante « prisonniers »).
Les