Ecole valeurs republicaine

8879 mots 36 pages
La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a pas de crise de l’enseignement ; (…) quand une société ne peut pas enseigner, c’est qu’elle ne peut pas s’enseigner ; c’est qu’elle a honte, c’est qu’elle a peur de s’enseigner elle-même ; pour toute humanité, enseigner, au fond, c’est s’enseigner ; une société qui n’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas, qui ne s’estime pas » écrivait en 1904 Charles Péguy, faisant ainsi peu de crédit à une quelconque autonomie de l’école vis-à-vis de la société.[1] De nos jours, la tendance est plutôt à opposer les valeurs de la société à celles de l’école pour expliquer les difficultés des enseignants. Mais qu'est-ce qu'une valeur ? C'est une référence qui marque le prix ou le caractère de perfection attribué à un être ou une chose. Dès son origine, dans la Chanson de Roland, le mot valeur prend cette double signification d'intérêt d'un objet et de qualité d'une personne. C'est Taine semble-t-il, au milieu du 19ème siècle, qui l'utilise le premier dans son sens contemporain, plus abstrait, de référence morale ou esthétique. Aujourd'hui, le mot renvoie à une sémantique large et assez ambivalente, qui va de la valeur boursière à la valeur morale, en passant par la « valeur ajoutée » des économistes ou la « valeur numérique » des mathématiciens. On se cantonnera ici au domaine social, dans lequel la valeur désigne un principe permettant à un groupe de se mobiliser ou de justifier son action. Dans ce sens sociologique, tout principe d'action partagé, toute référence commune, peut constituer une valeur. Les sociologues s'interdisent par principe toute réflexion sur la « valeur des valeurs », question qui intéresse en revanche les moralistes. Olivier Reboul par exemple propose un critère pratique de reconnaissance de la « vraie » valeur, politique ou morale : elle nécessite toujours un sacrifice, estime-t-il, et se distingue par là de la recherche du plaisir ou de l'intérêt immédiat[2].

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