Economie
Après un redressement bien plus rapide que prévu, les prix des métaux devraient profiter de la reprise de l'économie mondiale, dont le centre de gravité s'est encore déplacé en Asie pendant la crise, ont jugé hier les experts ouvrant la grand-messe annuelle du London Metal Exchange (LME).
Laminé un an plus tôt par une chute vertigineuse des cours, le moral des acteurs du marché des métaux semble avoir, comme les cours, retrouvé le chemin de la hausse.
[pic]« La remontée des prix a déjoué les prévisions de tous les analystes, même les plus optimistes », a rappelé Gayle Berry, analyste chez Barclays Capital, au séminaire lançant hier la « semaine du LME », rassemblement annuel du secteur.
Tombés fin 2008 à des niveaux parfois inférieurs à leurs coûts de production, les cours des métaux non ferreux se sont en effet repris de manière extrêmement rapide. À l'été, les cours du cuivre, du zinc et du plomb avaient déjà doublé par rapport à leurs niveaux de décembre.
Dans ce redressement, la Chine a joué un rôle de premier plan en se constituant des stocks massifs. « Le centre de gravité de l'économie mondiale se déplace vers l'est depuis 30 ans. La crise a accéléré ce mouvement », a souligné Danny Quah, professeur à la London School of Economics.
De bon augure, la reprise industrielle qui se confirme devrait au minimum soutenir les cours.
« Le maître mot pour les métaux industriels au second semestre 2009 et au premier trimestre 2010 sera "restocker". Le calendrier de ce programme demeure incertain, mais son ampleur promet d'être considérable », prédit ainsi Michael Jansen, directeur du département matières premières chez JPMorgan.
« La demande des investisseurs va revenir à la charge », ajoute Jeffrey Christian, fondateur du cabinet de conseil CPM, soulignant que « des sommes colossales attendent d'être investies ».
« Les marchés de matières premières devraient renouer dès 2010 avec la