ECRITURE D'INVENTION
Les exotiques, ombreux et pétrifiés arbres commençaient à se dissiper, Ruben Alias Anesthésia rencontrait la lumière à la fin de ce solitaire et accidenté chemin. Il marchait pour une dernière fois sur le même chemin que l’avait protégé d’autant d’attaques inattendues et de batailles incessantes. Il revivait toute sa vie pendant qu’il avançait. Il cherchait les mystérieuses et obscures causes qui l’avaient convaincu de devenir guérillero et alors qu’il s’efforçait en vain de se rappeler de sa famille, il arriva au lieu de rencontre des démobilisés. C’était un espace ouvert, un lieu inhospitalier au milieu de la dense et humide forêt, recouvert par des fleurs mortes et des fantômes de soldats. Des personnes de toutes les races, de tous les âges, de toutes les tailles arrivaient, tous avec leur uniforme, les uns plus propres que les autres, mais tous avec les mêmes craintes et espérances. Le groupe d’Anesthésia se démarquait des autres par trois otages qu’ils allaient libérer. Les cicatrices de ces hommes étaient les berceaux de millions des petites histoires et évènements qui constituent la biographie de ce pays discriminé par ceux qui ne le connaissent pas.
Anesthésia était perdu dans un dilemme interne. Ses émotions se débâtaient avec la peur pour vainqueur. Il était joyeux de finir avec cette guerre du jour a jour et avec cette préoccupation commune des soldats, devenu quotidienne avec le temps. Cependant, il ne connaissait rien de la ville. Il avait vécu toute sa vie à la libre et pittoresque campagne et il était incapable d’imaginer son avenir. Il pensait à toutes les choses qu’il aurait fait s’il n’aurait pas joint l’Armée de Libération Nationale. Il envisageait une famille, dans une petite ferme, avec ses parents, sa femme et deux petits enfants, une fille pour la dorloter et un garçon pour lui enseigner. Il pensait aux aventures qu’il aurait eu, comme faire du rafting par la rivière La Vieja, voyageait au Peru pour voir Machu Picchu,