Edicule Porte Dauphine - Hector Guimard
Hector Guimard, tout jeune architecte, accompagne le lancement de l’Art nouveau en France. Fortement influencé par le Belge Victor Horta, il rompt avec la tradition, utilise le fer et l’acier pour la structure des bâtiments et s’inspire de la nature. En 1889, il doit réaliser les entrées des stations du métro, le tout nouveau mode de transport parisien.
La rencontre entre un homme et un transport
Ce n’est pas à un inconnu que la Compagnie du chemin de fer parisien (CMP) récemment créée passe commande de bouches de métro originales : à 33 ans, Hector Guimard a déjà construit des immeubles à Paris et créé du mobilier (des meubles uniques) adapté aux espaces qu’il a conçus.
Touche-à-tout de génie, Guimard est aussi un précurseur de la standardisation industrielle : il souhaite diffuser le nouvel art, aux antipodes des façades rectilignes des immeubles haussmanniens, à grande échelle. Il opte pour des matériaux simples et produits en série : pierre pour les soubassements, fonte de fer pour les structures, lave émaillée pour les panneaux et verre pour les toitures.
La libellule
Pour ses entrées de métro, Guimard envisage plusieurs modèles qui vont de la simple descente jusqu'à l'édicule. Le bel exemple de la Porte Dauphine présente une verrière à double pente, soutenue par trois piliers et dotée d’un auvent. Le toit est conçu en lames de verre assemblées sur un châssis de poutrelles en fonte. L’entrée ressemble à un insecte.
Pour en arriver à ce résultat, l’architecte réalise de nombreux croquis préparatoires, comme cette entrée de la station Gare de Lyon [ image, qui met en évidence le rôle essentiel de la courbe dans son travail. Très vite, les Parisiens surnomment les entrées de Guimard les « libellules ». La nature n’est pas loin.
Ode à la nature
« C’est à la nature qu’il faut toujours demander conseil », assure Hector Guimard.