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À chaque année, durant la période précédant Noël, le département de vêtements pour hommes du magasin Lampron était l’endroit de friction entre les employés réguliers et les employés à temps partiel.
Les dix employés réguliers étaient des vieux de la vieille qui avaient développé, au cours des années, des relations très étroites entre eux. Ils allaient manger ensemble et se fréquentaient avec leur conjointe après les heures de travail. En plus, ils demeuraient dans le même quartier.
Les employés à temps partiel (normalement trois ou quatre) avaient d’abord été des étudiants. Pour remplacer ces étudiants à temps partiel qui ne réussissaient pas à s’intégrer au département, ont avait essayé d’embaucher des hommes d’âge mûr qui travaillaient dans des industries connexes, tels que la confection d’habits, etc. En vain, cela n’avait pas amené une plus grande intégration.
Une étude du département fut faite. La structure de travail développée par les permanents violait plusieurs règles du magasin. Il y avait, par exemple, une hiérarchie informelle qui dictait combien de temps avait droit chaque employé pour la pause café. Certains employés disparaissaient durant les heures de travail, sans explication. On commençait même à se préparer à quitter le travail ½ heure avant la fermeture.
Lorsqu’il y avait de nouveaux employés à temps partiel, les employés réguliers ne les aidaient pas, au contraire. Ils les critiquaient et leur assignaient les tâches les plus ingrates. Les employés à temps partiel ne réussissaient pas à se liguer ensemble, soit parce qu’ils n’avaient pas assez d’affinités communes, soit parce qu’ils ne demeuraient pas assez longtemps dans le département.
Les employés à temps plein étaient à salaire négocié individuellement entre chacun d’eux et le propriétaire de l’entreprise. De plus, ils recevaient aussi une commission individuelle de 2% sur leurs ventes. Les employés à temps partiel étaient rémunérés au