En quoi la fable instruit le lecteur ?
En quoi la fable instruit-elle son lecteur ?
Pour commencer, la fable est un genre apparu dans l’Antiquité gréco-latine. A partir de 1668 succède à Esope et Phèdre, Jean de La Fontaine qui les considère sous un nouvel angle. En effet, il les modernise, s’en approprie et en invente. Suite à l’analyse de plusieurs de ces productions (Le Loup et l’Agneau, Le Loup et le Renard, Le Loup et le Chien), on constate que toutes partagent de nombreuses caractéristiques. Ainsi, on remarque qu’elles ont pour premier objectif de séduire le plus large public : les récits, brefs, prennent la forme ludique de vers, et se caractérisent par leur schéma narratif concis. Ils exposent les péripéties de protagonistes personnifiés (moyen de contourner la censure) et illustrent une morale, explicite ou implicite. Cette dernière compose la portée didactique de la fable : elle peut apporter un enseignement au lecteur, critiquer les mœurs, les caractères ou dénoncer les abus de la société dans laquelle évolue l’écrivain. En effet, c’est ce que l’on nomme la catharsis : le lecteur, « corrigé », tire un enseignement moral du récit. Tout ce qui vient d’être énuméré justifie l’appartenance de la fable à l’apologue. Par ailleurs, La Fontaine définie lui-même ce genre et souligne son intérêt instructif dans Le Pâtre et le Lion, texte issu du livre VI :
« Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être ;
Le plus simple animal nous y tient lieu de maître.
Une morale nue apporte de l'ennui :
Le conte fait passer le précepte avec lui.
En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire,
Et conter pour conter me semble peu d'affaire. »
C’est ainsi que l’on peut conclure que la fable instruit son public, et que cet élément est l’une de ses