Entre premium et discount
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La classe moyenne fait le grand écart entre discount et premium Marketing Magazine N°114 - 01/06/2007 - AURELIE CHARPENTIER «La classe moyenne ne répond plus.» A partir de ce constat, Mediaedge:cia a demandé à OpinionWay de se pencher sur cette partie de la population française. Laquelle se détourne des produits qui lui seraient destinés. Si les Trente Glorieuses représentaient l'âge d'or de la classe moyenne, «aujourd'hui, on a plutôt les Trente Piteuses», ironise Carine Delrieu, directrice du planning stratégique de Mediaedgexia. En France, la classe moyenne a perdu sa vision optimiste de l'avenir. Place désormais au pessimisme, au cynisme et au temps des incertitudes, avec un niveau de vie qui s'amenuise. Carine Delrieu insiste: «Le Français moyen a le blues, il est en colère, en révolte.» Auparavant, appartenir à la classe moyenne était une réelle envie. Aujourd'hui, cette condition sociale s'apparente plutôt à une punition. Le sentiment d'être dévalorisé est fort. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait: l'habitat est de plus en plus éloigné du lieu de travail, les dépenses incompressibles augmentent, etc. Un tiers des Français, en effet, dépense le strict nécessaire. La radinerie ne se cache plus, mais se revendique. La revente d'un cadeau n'est plus taboue. L'achat plaisir à la rescousse Tout n'est pas noir cependant, car la classe moyenne s'accorde davantage de liberté lorsqu'il s'agit des achats plaisir. Mediaedgexia qualifie ce nouveau phénomène de «radicalisation de la consommation vers les extrêmes». Les produits «moyens» sont alors boudés au profit, soit des produits discount, soit des produits premium. «Il faut être le meilleur ou le moins cher», stipule Carine Delrieu. Les symboles de cette «bipolarisation» de la consommation sont incarnés, entre autres, par la Logan et l'iPod. Tous deux illustrent parfaitement cette tendance. Pour définir la classe moyenne, OpinionWay a retenu deux critères: un critère subjectif (le sentiment d'appartenance)