Erreurs
Henri Holec CRAPEL, Université de Nancy 2
ntreprendre une formation en langue signifie traditionnellement, et pour une majorité d'adultes, s'inscrire à des cours du soir, à des stages plus ou moins intensifs, à des enseignements à distance. S'il en est ainsi, c'est que tous partagent l'idée que pour apprendre une langue il faut se la faire enseigner, et que suivre un enseignement suffit, si l’enseignant est de qualité, pour aboutir aux acquisitions visées. Pourtant, cette conviction de la plupart des apprenants que l’enseignement produit l'acquisition est loin d'être systématiquement confirmée par leurs expériences d'apprentissage : quelle que soit la qualité de renseignant et de son enseignement, les efforts fournis par les apprenants ne les conduisent pas toujours, tant s'en faut, au succès, même lorsque leurs échecs ne sont pas dus à des raisons d'ordre personnel. Depuis très longtemps, les remèdes à cette situation insatisfaisante ont été recherchés sans remise en cause du postulat fondamental selon lequel l'apprentissage de langue est nécessairement un apprentissage par enseignement. Les résultats obtenus ont, certes, modifié la situation générale, en améliorant sensiblement la qualité des acquisitions réalisées dans les cas d'apprentissages réussis, mais sans diminuer de manière sensible la proportion des apprenants dont les parcours d'apprentissage se soldaient par un échec. L'idée est alors venue, et s'est imposée au début des années 70, qu'il convenait peut-être d'explorer d'autres voies, d'autres possibilités d'apprendre une langue, qui ne soient pas fondées sur ce postulat prédominant. C'est cette recherche de voies alternatives, fondées sur une analyse de l'acquisition de langue non en termes d'enseignement mais en termes d'apprenant et d'apprentissage, qui est à la base de la démarche pédagogique dite de l'autonomie. La question fondamentale à laquelle cette démarche tente de répondre