Etat moderne
Introduction :
Avant tout Etat moderne n’est pas synonyme de démocratie. « Nous aurons ces grands Etats-Unis d’Europe, qui couronneront le vieux monde comme les Etats-Unis d'Amérique couronnent le nouveau. » Actes et Paroles. Victor Hugo a écrit ces lignes en regardant l’avenir au 19ème siècle. Pourtant avant d’en arriver à cette Europe unifiée, la formation des Etats modernes fut un processus long et singulier, puisqu’il prit source dans les cités grecques avant même notre ère. Ces Cités, si elles ne furent pas des Etats au sens juridique, ont connu un accroissement démographique causé par les conquêtes territoriales. C’est en s’agrandissant et en se transformant qu’elles ont dérivé le concept que l’on concède aujourd’hui : l’Etat. Nonobstant, cette formation de l’Etat moderne par les princes et empereurs à la fin du Moyen-Age (XIVème-XVème), dans un période de disgrâce de la Chrétienté, s’est établi peu à peu comme une entité juridique formée de la réunion de trois éléments constitutifs (population, territoire, autorité politique). Effectivement, dans une période où les guerres de conquête se combinent explicitement avec des velléités de pouvoir, les rois, les empereurs et les papes échouent à mettre en place un pouvoir supranational universel en Europe. Ce pouvoir s’est constitué contre les féodalités et les baronnies territoriales. Parfois même de façon corollaire aux luttes de libération nationale. Plusieurs problématiques se distinguent pour comprendre comment d’un éclatement de Communautés, l’Etat s’est ancré comme un concept immuable à l’intérieur d’un territoire : Sur quels bases s’est formé l’Etat moderne ? Est-il synonyme d’Etat fort ? En quoi l’approche historique se différencie de l’Etat tel qu’il nous apparait aujourd’hui ? Il en découlera tout au long de notre discussion, une réflexion entre « pouvoir » et « Etat ».
I) L’Analyse historique, de la féodalité à la souveraineté. A) De la vision féodale du pouvoir.