La philosophie est-elle indispensable à chaque homme ? Dans sa Lettre-Préface des principes de la philosophie, publié en 1647, Descartes soutient que la pratique de la philosophie est une des principales fonctions de l'homme, qu'elle constitue la principale différence entre l'être humain et l'animal sauvage. Il affirme même qu'elle est aussi indispensable que ses besoins vitaux, plus importante encore que ses sens et du plaisir qu'ils peuvent procurer ou encore que l'assouvissement de ses désirs. L'auteur dresse d'abord l'analogie de la pratique de la philosophie et du sens de la vision en comparant le refus de la pratique de la philosophie à la cécité (l.1 à 11) puis démontre dans un second temps le caractère inné, naturel de la philosophie en prouvant qu'elle est nécessaire et abordable pour tout individu (l.11 à 20).

L'auteur commence par interpeller son interlocuteur, d'abord en l'identifiant : « pour chaque homme en particulier » admettant d'emblée le caractère unique de l'homme (c'est à dire sa capacité à avoir sa volonté et sa personnalité propre) mais en signifiant aussi que le message qu'il va essayer de partager s'adresse à tout le monde, à chaque individus. Prouvant sa conviction, il affirme sa définition de l'utile ; l'attention du lecteur est alors retenue par l'éventualité d'apprendre quelque chose qui lui sera utile de savoir : il ne serai « pas seulement utile » de suivre les idées et le jugement d'un autre (qui, dans le cas présent, pratiquerait la philosophie et donc un travail de réflexion personnel) mais « incomparablement meilleur » d'effectuer ce travail sois même. Selon l'auteur, suivre la doctrine d'un autre n'est pas suffisant « mais » il existe bienheureusement une alternative qui apporterait des bienfaits à une échelle incomparablement supérieure. Dans ces premières lignes introductives, l'auteur expose ses certitudes, sa notions de ce qui est vrai et pose ainsi la base de son argumentation qui est que la pratique de la