« L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation ». Telle est l'idée qu'Emmanuel Kant exprime à travers ce texte. En son sens, un homme n'en est pas un tant qu'il n'a pas suivi le processus de développement de ses facultés physiques, intellectuelles et morales, autrement dit, tant qu'il n'a pas été éduqué. Cependant cette éducation est issue de l'effort d'autres hommes, plus âgés, qui sont, eux-mêmes, résultats d'une éducation semblable qu'ils ont eu au moment de leur enfance. Or celle-ci ne fait que déployer en l'être humain un éventail de qualités, de défauts et de connaissances réduit, dépendant de l'éducateur. Elle ne parvient pas telle quelle est à le perfectionner, mais seulement à le guider partiellement sur la voie qui mène à la perfection. Kant explique à travers ce texte comment il serait possible de parvenir à cette perfection que l'humanité ne fait qu'atteindre de façon partielle, et ce qui freine le progrès de l'homme dans cette voie.

Kant amorce son idée dès la première phrase et pose un fait difficilement discutable, « L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation ». Il entend par la que le seul et unique moyen de mettre à profit la perfectibilité de l'homme pour le perfectionner, c'est l'éducation. Il ne naît pas homme mais le devient, contrairement à un chien qui naît chien et le reste. C'est l'éducation, selon Kant, qui est l'outil permettant de forger l'espèce humaine brute afin qu'il advienne d'elle un Homme: « Il n'est que ce qu'elle le fait », dit-il. Or il fait remarquer que cette éducation provient des hommes eux-mêmes, qu'ils s'extirpent eux-même de leur état sauvage. Mais il y voit deux défauts: D'une part l'influence de l'éducateur sur sa façon d'éduquer le futur homme. Kant souligne que si la personne qui se charge de cette tâche « manque de discipline et d'instruction », cela peut devenir néfaste pour le nouvel homme formé qui aura des lacunes et des faiblesses pour vivre. En effet, l'éducation, c'est instruire et