Evaluation
LA NOUVELLE FANTASTIQUE
COMPREHENSION - MANIPULATION DE LANGUE – PRODUCTION DE L’ECRIT LYCEE LES CHAMPIONS
NIVEAU TRONC COMMUN ANNEE SCOLAIRE 2008 - 2009 NOM
PRENOM
NOTE : NBC //CCCCCC
TEXTE
Le comte Oluf de Lodbrog, car tel est son titre depuis que le vieux comte est mort, part sur son bon cheval, accompagné de ses deux chiens géants, Murg et Fenris, car le jeune seigneur aux paupières couleur d'orange a un rendez-vous, et déjà peut-être, du haut de la petite tourelle aiguë en forme de poivrière, se penche sur le balcon sculpté, malgré le froid et la bise, la jeune fille inquiète, cherchant à démêler dans la blancheur de la plaine le panache du chevalier. Oluf, sur son grand cheval à formes d'éléphant, dont il laboure les flancs à coups d'éperon, s'avance dans la campagne; il traverse le lac, dont le froid n'a fait qu'un seul bloc de glace, où les poissons sont enchâssés, les nageoires étendues, comme des pétrifications dans la pâte du marbre; les quatre fers du cheval, armés de crochets, mordent solidement la dure surface; un brouillard, produit par sa sueur et sa respiration, l'enveloppe et le suit; on dirait qu'il galope dans un nuage; les deux chiens, Murg et Fenris, soufflent, de chaque côté de leur maître, par leurs naseaux sanglants, de longs jets de fumée comme des animaux fabuleux. Voici le bois de sapins; pareils à des spectres, ils étendent leurs bras appesantis chargés de nappes blanches; le poids de la neige courbe les plus jeunes et les plus flexibles : on dirait une suite d'arceaux d'argent. La noire terreur habite dans cette forêt, où les rochers affectent des formes monstrueuses, où chaque arbre, avec ses racines, semble couver à ses pieds un nid de dragons engourdis. Mais Oluf ne connaît pas la terreur. Le chemin se resserre de plus en plus, les sapins croisent inextricablement leurs branches