Exemple de problématisation philosophique
Exemple éloquent de problématisation philosophique.
« .. Les philosophes médiévaux restent pour moi un modèle, qui confronte toujours leurs arguments et progressent par objections et réponses. Le problème métaphysique des universaux – un des thèmes les plus débattus de la scolastique – est au cœur de mes préoccupations…
Au Moyen-Âge, les philosophes ont repris la question, héritée de Platon et d’Aristote, du statut des universaux. Les universaux, ce sont ces termes généraux et abstraits – par exemple, « homme », « justice », « beauté », - qui peuvent servir à désigner toute une classe d’êtres ou d’objets, parfois fort différents. Le problème dit « des universaux » est le suivant : ces termes sont-ils de purs « mots », des « concepts », ou reflètent-ils l’essence même des choses? Existent-ils? Le réalisme scolastique affirmait la réalité de ces entités abstraites sans la réduire à l’existence. Après tout, c’est ce que nous faisons en mathématiques : nous admettons que les nombres sont « réels », même si nous ne disons pas d’un triangle qu’il « existe ». Pour ce réalisme, le terme « homme » est certes un concept, un signe, mais qui désigne bel et bien une réalité. C’est grâce à lui que nous comprenons pourquoi Socrate ressemble plus à Platon qu’à un âne ou à un chou. À ce courant de pensée s’opposait les nominalistes qui refusaient toute réalité à ces entités et les réduisaient à des constructions conceptuelles ou verbales, pour n’accorder d’existence qu’aux individus.
Je me sens proche des réalistes ainsi entendus. Je pense que nos concepts nous apprennent quelque chose de la nature même du