Explication de texte: extrait chapitre x du traité théologico-politique sur la liberté et la raison: comparaison avec thoreau.
"Non, je le répète, la fin de l’Etat n’est pas de faire passer les hommes de la condition d’êtres raisonnables à celle de bêtes brutes ou d’automates, mais au contraire il est institué pour que leur âme et leur corps s’acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu’eux-mêmes usent d’une Raison libre, pour qu’ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu’ils se supportent sans malveillance les uns les autres. La fin de l’Etat est donc en réalité la liberté. Nous avons vu aussi que, pour former l’Etat, une seule chose est nécessaire : que tout le pouvoir de décréter appartienne soit à tous collectivement, soit à quelques-uns, soit à un seul. Puisque, en effet, le libre jugement des hommes est extrêmement divers, que chacun pense être seul à tout savoir et qu’il est impossible que tous opinent pareillement et parlent d’une seule bouche, ils ne pourraient vivre en paix si l’individu n’avait renoncé à son droit d’agir suivant le seul décret de sa pensée."
Le Traité Théologico-Politique est un ouvrage de Spinoza, écrit au XVIIème siècle. Sa publication est due à plusieurs volontés de son auteur , dont celle notamment de réfuter la rumeur qui circulait à l'époque sur son athéisme. Le titre évoque d'ailleurs un des thèmes principaux de l’œuvre qui est la théologie. Il met ainsi en avant l'art de la philosophie, et son apport à la religion et la piété, mais surtout sa nécessité dans ce même domaine, et ainsi qu'en terme de politique, comme il est développé dans son chapitre XX. Un passage de ce chapitre est d'ailleurs axé sur l’État et sur ce que celui-ci peut, voire même doit apporter aux hommes pour être conservé. C'est d'ailleurs une phrase clé de ce texte qui énonce l'idée : « La fin de l’État est donc en réalité la liberté ». Il s'agit ici de liberté de penser, de philosopher. Spinoza rend un rôle à l’État de ce point de vue, car pour lui, il