Explication de texte: la cerise, berkeley
L’homme, qui est un être d’esprit, a par définition conscience de ce qui l’entoure. Il s’est toujours essayé à discerner le réel, le vrai, ce qui existe. S’il a été montré que l’on pouvait au moins se persuader de sa propre existence («je pense donc je suis»), il est moins aisé d’affirmer que ce qui n’est pas moi existe. Alors qu’on est incapable de prendre la place d’autrui, on ne peut pas mieux prendre celle d’un objet pour en repérer la nature. Les théories quant à l’existence du monde en dehors de soi sont diverses et variées. Kant exprime ainsi sa propre conception : «La conscience simple, mais empiriquement déterminée, de ma propre existence, prouve l’existence des objets dans l’espace et hors de moi.» Dans le troisième dialogue entre Hylas et Philonous, Berkeley ne tire pas cet enseignement directement de la conscience de soi mais de ce qui y est lié : la perception sensible humaine.
Il pose ici le problème suivant : le réel se réduit-il à ce que l’on perçoit ? Par l’exemple de la cerise, il répond par la positive en soutenant la thèse qu’«elle n’existe pas à part des sensations», que «sa réalité n’est rien si on l’abstrait de ces sensations». Autrement dit, une chose n’est réelle que si l’on peut la percevoir.
L’auteur montrera d’abord comment la cerise est perçue à travers diverses sensations, puis comment celles-ci s’accompagnent et s’unissent en une même idée. Enfin, il conclut sa thèse en concédant par l’hypothèse d’une existence de la cerise indépendamment de la perception qu’on en a, que cette existence est incertaine.
Pour illustrer son propos, Berkeley utilise l’image de la cerise. En donnant ainsi un exemple singulier, il évite de généraliser et permet une approche d’une perception ordinaire par un sujet existant, quelconque. La situation est aisément imaginable pour tous : «Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte». Chacun ayant déjà été amené à vivre cette expérience, l’auteur souligne de la sorte que