Fables
Pensez vous, comme Rousseau, que les fables ne sont pas écrites pour les enfants?
Jean-Jacques Rousseau, écrivain et philosophe du XVIIIe siècle évoque dans une partie de son essai Emile ou De L’éducation son point de vue sur les fables notamment celles de La Fontaine. Il estime que celles-ci ne sont pas adaptées aux enfants et les pense même nuisibles à leur éducation. Nous allons, en un premier temps, développer ci-dessous les raisons de ce jugement. Ensuite, certains, comme la Fontaine, pensent en opposition à Rousseau, que ces apologues peuvent tout à fait s’adresser à un jeune public. Ce sont les arguments de cette opinion que nous étudierons dans la deuxième partie.
Faut-il penser comme Rousseau, que les fables ne sont pas destinées aux enfants car elles véhiculent des mensonges ? Certains de ses arguments sont pertinents.
« Les mots des fables ne sont pas plus les fables que les mots de l’histoire ne sont l’histoire. » Ainsi s’exprime Rousseau dans Emile ou De l’Education estimant que les fables cachent la vérité nue par l’amusement. Les enfants sont alors amenés à ne pas comprendre le sens de la fable, l’histoire les trompe. C’est ainsi qu’il l’exprime « ce qu’on fait pour rendre l’instruction agréable les empêche d’en profiter ». Les situations sont cocasses, les personnages familiers. L’insertion des animaux permet une vision plus enfantine des situations rencontrées par les hommes dans la vie quotidienne. Malheureusement, derrière l’apparence attendrissante des animaux, les enfants ne perçoivent pas le fond réel de leurs comportements et donc de la morale qui en découle. De plus, parfois, comprendre une morale qui n’est pas explicite n’est pas chose aisée pour un enfant. En effet, le dénouement de la fable n’est pas toujours exprimée. Par exemple, dans Le Chêne et le Roseau on ne peut que tenter de retrouver la morale car celle-ci n’est pas écrite. La thèse du Chêne, selon laquelle il est fort car ne « rompt point »