Fantasio de musset
Publiée en 1834 dans le second tome d' Un théâtre dans un fauteuil, cette pièce fait par conséquent polémique et n'obtient pas le succès attendu, tant du fait qu'elle se présente essentiellement comme une pièce à lire, rompant avec certaines conditions de la représentation théâtrale, que par sa structure et un traitement des idées peu conventionnels.
Le dernière scène de l'acte II constitue le dénouement de l'intrigue : Fantasio, le héros éponyme de la pièce, est enfermé dans la prison du Roi de Bavière pour avoir saboter le mariage entre la fille de celui-ci et le Prince de Mantoue ; lequel déclare alors la guerre entre les deux royaumes. Déguisé en bouffon pour échapper à ses créanciers, Fantasio avoue tout à la princesse Elsbeth. Il refuse cependant de s'engager comme bouffon officiel, mais, conciliante, la princesse lui accorde le droit d'aller et venir la voir comme bon lui semble.
L'ironie caustique et les effets comiques de ce passage représentent bien l'intention de Musset de prôner dans Fantasio une lucidité désenchantée qui se mêle à la sensibilité romantique de ces deux personnages.
Quel rapport se présente-il, dans ce passage, avec le mouvement romantique auquel Musset s'y associe avec complexité ? Comment la fin de cette pièce montre-t-elle les conditions d'un décalage stylistique propre à son auteur ?
Nous allons répondre à cette problématique à travers les trois parties suivantes : Premièrement, nous allons montrer que ce passage dévoile effectivement une influence romantique. Puis, nous nous pencherons sur les effets comiques et satiriques qui constituent le cachet de l'ironie. Enfin, nous expliquerons comment Musset s'écarte des conventions théâtrales et nous livre un