Fascination de l'homme pour les fourmis
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Les fourmis ont donc considérablement inspiré l’homme, qui les a utilisées pour créer des mythes et appuyer ses utopies politiques. Après avoir vu quelques-unes de ces idées, nous allons nous intéresser à la source du problème. D’où vient cette fascination ? D’où vient cet engouement pour ces insectes si insignifiants au premier abord ? Cela découle peut-être du fait que les sociétés animales nous montrent une certaine image de l’humanité. L’homme a toujours essayé de se définir, de trouver le propre de son espèce, de se différencier des animaux. De nombreux philosophes ont tenté de répondre à cette question, mettant en avant la liberté, le libre arbitre, le langage, la raison, le fait qu’il s’agisse d’un animal politique, comme le définit Aristote dans La Politique. L’homme se prétend de culture et non de nature. Les sociétés animales sont instinctives alors que l’humanité a été construite à force de volonté. L’homme voit pourtant le reflet de sa société chez les organisations animales, un petit peu comme s’il se retrouvait pour la première fois face à un miroir lui donnant une image fausse et déformée de sa personne, mais néanmoins ressemblante. C’est le cas des sociétés fourmis, elles nous ressemblent en étant fondamentalement différentes de nous. Nous avons fait le pari risqué de rapprocher ces deux mondes, sans pour autant passer sous silence les différences. Cette comparaison est défectueuse par bien des côtés, acceptable pourtant, pour reprendre les mots d’Henri Bergson dans Les deux sources de la Morale et de la Religion. L’auteur tente au début d’apparenter le corps social à un organisme, ou du moins à un corps physique, répétant sans cesse que cette façon de voir les choses est fausse, mais acceptable sur le point qui l’intéresse. Nous en sommes au même point. L’homme et les fourmis sont séparés par un infranchissable fossé, mais il existe bel et bien des points communs entre les deux mondes. La preuve est que l’homme se retrouve chez l’insecte,