Faut-il supprimer le 1er ministre ?
Faut-il supprimer le 1er ministre ?
Certains hommes politiques, tels que Jack Lang, Georges Vedel ou encore Edouard Balladur, ont défendu la mise en place d’un régime présidentiel pour la France, ce qui impliquerait la suppression du poste de 1er Ministre. L’actuel chef du gouvernement, François Fillon, a lui-même plaidé la disparition du poste de 1er Ministre au profit d’« un vrai régime présidentiel ». Ce qui témoigne du réel problème de déséquilibre qui règne au sein du pouvoir exécutif en France. En effet, la constitution de 1958 a mis en place un régime hybride, c’est-à-dire ni réellement parlementaire, ni réellement présidentiel. Les prérogatives du Premier ministre, soit le chef du gouvernement, restent assez floues. Alors qu’il a un rôle fort en période de cohabitation, soit en période de coexistence entre un chef de l’Etat et un chef du gouvernement politiquement antagonistes, il reste très effacé derrière la figure du président de la République en période de concordance des majorités. La question du passage vers un réel régime présidentiel se pose donc.
Ainsi, face au rôle de plus en plus limité du Premier ministre, nombreux remettent en question son utilité et envisagent de supprimer son poste. Nous verrons que ceci peut être vu comme une solution, mais qu’une autre alternative est envisageable, celle du retour à un régime parlementaire plus prononcé.
Nous nous intéresserons dans un premier temps à la dérive présidentialiste qui touche le régime politique français, puis dans un second temps à la nécessité pour ce régime de trancher entre régime de type présidentiel ou de type parlementaire.
I –La Vème République en proie à une dérive présidentialiste A) Un Premier ministre au rôle de plus en plus limité La constitution d’octobre 1958 confie au Premier ministre un rôle politique éminent. En