Faut-il être seul pour prendre conscience de soi-même?
La conscience est une donnée immédiate de la vie. En effet, il est impossible de représenter la conscience. Imaginer, percevoir, distinguer, réfléchir, juger, etc sont autant d’actes qui ne prennent de sens que dans la mesure où ces actes sont présents à la conscience. Si l’homme est, comme le dit Heidegger, un « être-au-monde », ou en d’autres termes, un être vivant en société, au contact d’autrui, nécessairement la société tend à instituer des normes auxquelles l’homme est contraint de se conformer car il est bien vu de se comporter comme les autres. En effet, l’étude de la dynamique des groupes montre que chaque groupe institue des normes et des règles que chacun est tenu de respecter et toute originalité est donc vue comme une marginalisation. Mais qu’est-ce qu’être soi-même ? Est-ce se plier au comportement des autres, faire comme eux ? Ou alors est-ce se singulariser, garder son authenticité et ses manières de faire ? La logique tendrait à cette deuxième attitude, mais la construction du soi-même que nous pensons être propre à chacun d’entre nous n’est-elle pas influencée par les différentes normes des différents groupes auxquels nous