Etude de texte
Balzac, Ferragus (édition Pocket p. 35)

L’usage des points virgules : commenter la phrase suivante :
« Enfin, si cette femme est jeune et jolie, si elle entre dans quelque maison d’une de ces rues ; si la maison à une allée longue et sombre, humide et puante ; si au fond de l’allée tremblote la lueur pâle d’une lampe, et que sous cette lueur se dessine un horrible visage de vieille femme aux doigts décharnés ; en vérité, disons-le, par intérêt pour les jeunes et jolies femmes, cette femme est perdue. » La phrase est relativement longue. Elle se compose d’une série de subordonnées qui sont des conditions se succédant et s’enchaînant les unes les autres.
Suite à chacune de ces conditions, une alternative est posée. La condition est remplie ou pas. Le « ; » caractérise une pause semi-forte, un point affaibli ou une virgule renforcée.
Ici, cette ponctuation, cette pause permet la réflexion. Le « ; »marque l’alternative et sa résolution. Si la condition n’est pas remplie, la phrase aurait du s’arrêter là et c’est le point.
Si la condition est remplie, on passe à l’étape suivante, la condition suivante et c’est la virgule.
A la fin de cette série d’alternative, on aboutit au résultat « cette femme est perdue ! » dont la brièveté sonne comme une sentence.
Par ailleurs, les trois « ; », en marquant des pauses, équilibrent les différentes parties de la phrase. Celle-ci est découpée de cette manière en quatre temps, quatre fragments, d’égale importance (durée, longueur)

Etudier les images et les procédés stylistiques qui organisent le texte. Ce passage de Ferragus est la fin d’une description (commencée quelques pages plus tôt). Il s’agit d’une topologie très imagée de Paris, qui s’accompagne d’une typologie du promeneur parisien. On peut dire qu’il s’articule en deux mouvements principaux :
Une première partie établit les différentes catégories de promeneurs et leur relation à la capitale et une deuxième