Fin de partie - le comique comme expression du tragique
La pièce de théâtre Fin de Partie de Beckett apparaît au premier abord comme une pièce tragique, avec quatre personnages en déchéance, Clov et Hamm, Nagg et Nell, et on assiste ainsi à une détérioration du corps et de l’humanité. Cependant, on note une volonté d’effet comique dans cette pièce à partir de jeux de mots ou de gestes, apparaissant clairement tout au long de la pièce. Cependant, ces effets comiques sont-ils indissociables de l’expression du tragique dans Fin de Partie ? Le comique n’est-il pas une manière de faire rire de la tragédie, soit de former un tout entre tragédie et comédie dans une pièce où il semble que le rire n’a pas sa place ?
Ainsi, nous étudierons la place du comique dans Fin de Partie, tout d’abord par ses manifestations évidentes sous différentes formes tout au long de la pièce, puis nous suivrons l’hypothèse d’un comique au service du tragique que met en scène Beckett dans son œuvre.
Tout d’abord donc, une place importante est laissée au comique, comme nous le voyons tout au long de Fin de Partie.
Rien que par l’apparition des personnages, proches des clowns par leur apparence, avec le teint rouge de Hamm et Clov contrastant avec le maquillage blanc de Nagg et Nell.
Par ailleurs, ceux-ci, par leur jeu d’entrée et de sortie des poubelles, notamment au début quand on ne s’attend pas du tout à ce que des personnages sortent des deux poubelles, créent un effet relevant du comique. Pour continuer dans le comique de situation et de geste, on a également les jeux de scènes de Hamm et de Clov, dans leur relation maître-valet comme on peut le retrouver dans les pièces comiques de Molière. En effet, la domination qu’exerce Hamm sur Clov n’a aucune limite. Il lui ordonne par exemple de l’emmener faire le tour de la pièce en fauteuil roulant, en rasant les murs, et à mainte reprise lui fait remarquer qu’il n’est pas exactement revenu au milieu de la pièce. On a