Finance
NORMES COMPTABLES
INTERNATIONALES ET NOUVEAU RATIO DE SOLVABILITÉ BANCAIRE AVANTAGES ET DANGERS
ANOUAR HASSOUNE * OLIVIER KLEIN **
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A
près une décennie 1990 paradoxalement marquée par un des plus longs cycles de croissance du siècle, mais aussi par la récurrence de crises financières mal anticipées, graves et atypiques, la communauté financière internationale s’est attelée, depuis quelques années déjà, à la double tâche prométhéenne de réformer de fond en comble la communication financière des grandes entreprises et d’approfondir les règles prudentielles applicables aux banques. Le caractère concomitant de ces deux chantiers, a priori indépendants, est en réalité révélateur d’une volonté affichée d’organiser un aggiornamento, largement concerté, du langage commun et du canevas prudentiel des entreprises comme plus spécifiquement des professionnels de l’intermédiation financière. En effet, tant l’acclimatation des normes comptables internationales (IAS ou IFRS) en Europe dès 2005, que le raffinement progressif des documents consultatifs du Comité de Bâle, deuxième du nom, au sujet de la réforme du ratio de solvabilité bancaire, participent de l’accompagnement de la mondialisation des transactions financières. Force est aujourd’hui de reconnaître que la Tour de Babel comptable, où chacun des organes nationaux de normalisation et de réglementation comptables s’enorgueillit de ses traditions et de ses pratiques, n’est plus en phase avec les exigences d’une économie financière globalisée. De la même manière, la récurrence des crises financières
* Professeur d’économie à HEC, Analyste, Standard & Poor’s. ** Professeur au Département économie finance d’HEC, Membre du Comité scientifique de l’École doctorale HEC-Paris I, Dirigeant de banque.
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8/07/04, 8:04
REVUE D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE
de la décennie précédente, et leurs