Formation du traducteur juridique
L’étude des éléments formant la base notionnelle du traducteur ou de ses compétences essentielles donne lieu aux conclusions les plus variées. Les spécialistes de la question invoquent bien entendu très souvent les compétences qui ont trait à la maîtrise des langues et à la connaissance des divers domaines de spécialisation. Au pôle opposé, on retrouve, même parmi les gens du métier, ceux qui prétendent que les compétences linguistiques et la connaissance des aspects théoriques du domaine n’aident en rien le traducteur dans l’exercice quotidien de son métier. Les tenants d’un tel postulat prétendent que pour traduire, il suffit de posséder quelques connaissances des langues étrangères et d’avoir quelques bons dictionnaires sous la main. D’autres suggèrent par ailleurs que la traduction est un processus intuitif qui s’appuie sur la capacité créatrice du traducteur, comme si l’intuition pouvait être transmise aux futurs traducteurs. ہ l’opposé, il y a ceux qui prétendent que seules les personnes qui ont une formation en droit peuvent traduire des documents juridiques[189].
L’analyse de la formation ou des compétences du traducteur juridique exige l’établissement d’une base axiomatique préliminaire. Ainsi, nous tenons pour un fait qu’il est possible d’enseigner la traduction juridique. Nous postulons également que parler de la formation ou des compétences du traducteur juridique sous-entend un rejet des principes voulant que seuls les juristes peuvent traduire, que pour traduire, il suffit de posséder quelques connaissances et d’avoir recours à des dictionnaires ou que la traduction est un processus intuitif guidé par la capacité créatrice du traducteur. Le rejet de tels principes suggère à son tour que le traducteur doit avoir une base notionnelle diversifiée. Nous postulons également que l’enseignement de cette base notionnelle exige une certaine généralisation, c’est-à-dire la formulation de principes pouvant être appliqués à