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"Admiration et pitié, telle est la devise du roman", affirme Georges Duhamel. Ces deux sentiments opposés sont éveillés en nous par les exploits ou les échecs d'un être de fiction : le héros.
1. Le héros épique : à travers ses exploits et sa réussite, nous admirons les qualités humaines qui le portent à surpasser le mal et la médiocrité. Exemple : tous les héros de Walter Scott, ceux qui font rêver Emma Bovary, mais aussi ceux de Chrétien de Troyes, Harry Potter ou James Bond.
2. L'antihéros : ses faiblesses le rendent plus proche du lecteur et suscitent sa compassion. Il est victime de son inadaptation à un monde hostile qui se révèle en creux dans le récit de ses échecs, une autre façon de "rendre sensible l'âme humaine". Exemple : Poil de carotte de Jules Renard, La Religieuse de Diderot.
3. Le héros romantique : par le biais de l'introspection et de l'obsession égotiste, ce type de héros inventé par Goethe et Chateaubriand nous révèle les tourments de l'âme humaine et la difficulté de l'être à trouver dans la société la possibilité de s'épancher, de s'exprimer. Exemple : René, Werther, Adolphe…
II – Le roman miroir
Duhamel stipule que : "Le but suprême du romancier est […] de nous faire connaître et aimer [l'âme humaine] dans sa grandeur comme dans sa misère, dans ses victoires et dans ses défaites." Quand nous entrons dans une œuvre romanesque, nous découvrons un univers de fiction dans lequel nous cherchons toutefois à nous situer, ce que l'écriture rend possible grâce au processus d'identification.
1. L'accès direct à l'autre par la focalisation interne. Le lecteur se "moule" dans un personnage. Exemple : À l'Ouest, rien de nouveau, qui nous plonge dans l'univers terrible de la Première Guerre mondiale. Le "je" nous associe aux épreuves que traversent les soldats et nous confronte aux facettes de l'âme humaine, exacerbées par la guerre.
2. Les romanciers du XIXe siècle ont fait de l'alternance des points de vue