Francisation des entreprises
Les médias anglophones du Québec se sont délectés de l’incident. La province canadienne, qui fait face à une pénurie préoccupante de personnel médical, a récemment congédié deux infirmières anglophones d’un hôpital de Montréal parce qu’elles avaient échoué à un examen écrit de français. L’établissement dont la clientèle est majoritairement anglophone a eu beau faire valoir que ses employés n’avaient jamais fait l’objet de plaintes de la part des patients a toutefois été obligé de mettre fin à leur contrat. « Nous n’avons d’autre choix que de nous conformer à la loi », s’est expliquée la présidente de l’ordre des infirmières du Québec, qui ne peut délivrer des permis de travail qu’à des personnes ayant de la langue française « une connaissance appropriée à l’exercice de leur profession ».
Actuellement, pour ces mêmes raisons, plus d’une vingtaine de personnes, dont un chirurgien et un médecin, se sont vu retirer leur licence, affirme Jacques Labbé, vice-président d’Alliance Québec (un organisme de défense des droits des anglophones) qui fustige l’intransigeance linguistique de la province, jugée une fois de plus préjudiciable aux Québécois. Montréal, rappelle-t-il, était voilà trente ans « la ville canadienne qui comptait le plus grand nombre de sièges sociaux d’entreprises ». Elle est aujourd’hui dépassée par Toronto et Calgary. « On en fait trop, trop vite, trop fort », déplore-t-il.
Chaque année, les sociétés installées au Québec dépensent 125 millions d’euros en mesure de francisation (services de traduction, cours de français aux employés, etc). « C’est un coût parmi d’autres », relativise Louise Arbique, directrice du marketing en charge de la francisation chez Mountain Equipment Coop, une coopérative d’articles de plein air fondée au Canada anglophone en 1972 et présente au Québec depuis 2003. « Plus qu’un coût, c’est un investissement qui