Francophonie urbaine
Introduction générale
« Les langues ni le soleil ne s’arrêtent plus, le jour où elles se figent, c’est qu’elles meurent », c’est le point de vue de Victor Hugo qui est encore, plus que jamais, valable aujourd’hui. La langue ne se fige pas, « elle traîne les rues » analyse finement Alphonse Boudard. Et c’est vrai, la langue est en constante évolution. Hier nous avions quelques accointancesavec certaines personnes tandis qu’aujourd’hui nous sommes « potes » avec ses mêmes personnes. Mais fondamentalement cette langue ne change pas : il existe réellement une langue française qui forme le socle de notre identité. En revanche, certains mots semblent sortis de ce socle, préférant ou même référant à un autre groupe témoin d’une communauté particulière. Le langage varie donc en fonction d’une culture et devient alors un parler, et c’est le terme que j’emploierai. Et les adolescents parisiens ne dérogent pas à ce qui semble être une règle. « Les jeunes des cités », comme certains les appellent, cherchent à créer leur propre parler en référence à leur propre culture. Et même si de nombreux spécialistes de la langue voient en cela une « sous-culture », je préférerai, pour ma part, employer le terme de contre-culture. Car ces jeunes sont en effet « contre » la société qui les entourent, et donc par extension contre la langue qui leur est imposée. Ils sont contre tous les modèles, les carcans qu’on leur impose. Ce phénomène d’être « contre » explique notamment la violence de leur vocabulaire. On n’est pas contre quelque chose sans l’exprimer avec vigueur, avec rage.
Aujourd’hui même le cinéma semble s’intéresser à ce phénomène. C’est le cas notamment du film « L’Esquive » de Abdellatif Kechiche qui reçu d’ailleurs quatre césars en 2005.
Introduction méthodologique
Je suis enseignante en milieu spécialisé depuis 7 ans. J’ai travaillé dans divers EREA, enseigner à des classes CIPPA, des classes relais, me confrontant à des élèves issus