Friedrich nitzsche
Article détaillé : Friedrich Nietzsche (biographie).
Professeur de philologie à l'Université de Bâle dès l'âge de 24 ans, il obtient un congé en 1879 pour raison de santé. Les dix années suivantes, il publie à un rythme rapide ses œuvres majeures. En 1889, il sombre dans la démence et passe les dix dernières années de sa vie dans un état mental quasi végétatif. Après sa mort, l'interprétation de son œuvre est défigurée par l'image de la folie et par la propagande nazie.
Présentation : Naturalisme et réévaluation [modifier]
La pensée de Nietzsche présente deux aspects majeurs : elle est une enquête naturaliste sur l’ensemble des valeurs humaines (morales, intellectuelles, religieuses, etc.) que Nietzsche explique en terme d'instincts et d'affects ; et elle est également une critique de ces mêmes valeurs et une tentative pour les réévaluer[2],[3].
Un naturalisme méthodologique [modifier]
Dans ses recherches sur la nature des phénomènes humains, qui occupent ses œuvres de maturité à partir de Humain, trop humain (1878), Nietzsche adopte une forme de naturalisme qualifiée de méthodologique par certains commentateurs[4] : par naturalisme, on entend l’idée que l’enquête philosophique doit se développer en continuité avec les sciences naturelles[5]. Cette interprétation s’appuie sur l'utilisation que Nietzsche fait d'auteurs tel que Wilhelm Roux, et sur des passages tel que :
« […] ce que l’on comprend aujourd’hui de l’homme n’excède pas ce que l’on peut comprendre de lui en tant que machine[6]. »
Mais ce qui caractérise tout particulièrement ce naturalisme, c'est le rejet de toutes les formes de « surnaturalisme » (moral ou religieux) qui placent l’esprit au-dessus de la nature et font de lui un principe explicatif des phénomènes humains par une causalité spirituelle (par exemple la volonté). Or, pour Nietzsche, l’esprit n’explique rien, et ce n’est qu’à partir des sciences empiriques que la philosophie peut spéculer sur la