G20, difficile d'y croire
Le G20 qui se réunit pour la cinquième fois depuis le déclenchement de la crise laisse peu de surprises sur son dénouement.
A l’approche du sommet de Séoul, les 11 et 12 novembre, les tensions montent entre les différents participants. Les principales frictions concernent des politiques non coopératives qui ne facilitent pas la reprise. Parmi celles-ci, l’injection récente de 600 milliards de dollars dans l’économie américaine par la Réserve fédérale (Fed), perçue par l’Europe comme une source potentielle d’inflation et donc de dépréciation du dollar. Ou encore, la surévaluation d’un yuan, critiqué déjà depuis plus d’une décennie mais que la Chine maintient ardemment.
La grande difficulté du G20 est de convaincre les économies nationales de réfléchir de manière globale. Or, en temps de crise, les pays se referment d’autant plus sur leurs intérêts particuliers et montrent peu de velléité à la coopération. Ainsi, la réforme du système monétaire international (SMI), réclamée notamment par la France pour remettre d’aplomb la finance internationale, ne risque pas de se concrétiser à Séoul. L’inertie des forces, avec d’un côté, les Etats-Unis excluant le déclin du dollar, de l’autre, une Chine craintive des conséquences sur la compétitivité du yuan et sur la dévaluation de ses réserves, et entre les deux, une Europe déchirée par ses problèmes internes, rend la mission illusoire.
Le G20, une coquille vide
Le jeune G20 (créé en 1999) a bien acquis une certaine légitimité à travers son hypermédiatisation et son ouverture aux pays du Sud. Il représente les deux tiers de la population mondiale pour 90% de l’économie. Pour autant, ses résultats restent minces, et ceux de son prédécesseur (le fameux G8), ne sont pas là pour la rassurer. Le refus de l’Allemagne d’abaisser ses taux d’intérêt dans les années 1990, ou encore l’absence de relance de la part du Japon enlisé dans la stagnation, l’ont démontré. Car le G20, à