Gargantua
L’ouvrage se donne comme une œuvre humaniste à l’adresse des gens « studieux et savants ». L’abondance des citations latines notamment et des références, suffit à confirmer ce caractère. Il se fait l’écho des débats médicaux, juridiques, moraux et religieux de son temps, en s’interrogeant sur la question du mariage, à travers le personnage de Panurge, mais c’est aussi un livre comique.
Le gigantisme
Rabelais raconte les faits et gestes de deux géants, Pantagruel et Gargantua, depuis leur naissance jusqu'à leur maturité. Ce ne sont pas des ogres cruels, mais des géants débonnaires et gloutons. Au fil des aventures la taille des géants peut varier ; ils restent des géants pour les épisodes comiques et l'épopée mais retrouvent taille humaine pour les parties philosophiques. Au fur et à mesure que l'on avance dans le roman, la différence de taille avec les autres personnages tend à disparaître.
Le gigantisme de ses personnages permet à Rabelais de décrire des scènes de festins burlesques. L'infinie goinfrerie des géants ouvre la porte à de nombreux épisodes comiques. Ainsi, le premier cri de Gargantua à sa naissance est : « À boire ! À boire ! ». Le recours aux géants permet aussi de bouleverser la perception habituelle de la réalité. Sous ces aspects, l'œuvre de Rabelais s'inscrit dans le style grotesque, qui appartient à la culture populaire et carnavalesque. Néanmoins, le thème du géant n'est pas exploité uniquement pour son comique. Il symbolise l'idéal humain de la Renaissance :