Grangantua
Dans le prologue, François Rabelais utilise l’exemple d’un silène : cette petite boite aux dessins peu engageants mais qui peut renfermer de précieuses choses. Il s'adresse directement au lecteur pour lui démontrer qu'il ne faut pas se fier à l'aspect extérieur du livre, et lui recommande de le lire attentivement car il révèle une pensée sérieuse qui va au-delà des plaisanteries. Ce prologue est cependant un texte à part, il ne fait pas partie du roman, mais en donne la direction.
Dans ce livre, nous suivons l’évolution tant physique que mentale du personnage principal, Gargantua qui, dès le départ, intrigue le lecteur. Il naît en effet d’une manière peu orthodoxe, à savoir par l’oreille de sa mère après avoir été porté durant onze mois et réclamant « A boire, à boire, à boire ! » dès sa sortie, réplique pouvant traduire une envie de connaissance dès le plus jeune âge.
Jusqu’à ses 5ans, Gargantua est élevé très librement et n’a pas de limites imposées, il mange, il dort, il boit selon ses envies. On lui offre même un cheval de bois, qui lui donnera la passion de l’équitation. Par quelques expériences douteuses, il parvient inconsciemment à convaincre son père qu’il est doté d’une grande intelligence. Ce dernier décide alors de le confier successivement à deux théologiens réputés qui lui font apprendre et réciter des textes machinalement, sans qu’il ne cherche à en comprendre le sens ni à développer son sens critique, et selon des méthodes que l’auteur qualifie de « sophistes » et « moyenâgeuses » qui rendront le jeune géant «fou, niais, tout rêveux et rassoté ».
Constatant finalement que son fils est d’une bêtise grandissante, Grandgousier décide, sur les conseils d’un ami, de le confier à un précepteur humaniste, Ponocrates, qui lui inculquera de toutes nouvelles valeurs morales et