Module 1

Les origines de la fédération canadienne et les principaux rouages de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB)

L’Acte d’union de 1840 rétablit la paix sociale, mais sur le plan politique la lutte pour l’obtention d’un gouvernement responsable n’est pas finir. De plus, avec les années 1860, le Québec et le Canada entrent dans la modernité. En réponse à une crise politique, aux besoins économiques pressants et à la menace américaine, une nouvelle constitution, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB), confirme la naissance d’un nouvel état, le dominion du Canada. On y partage les rôles et les pouvoirs des provinces et du gouvernement fédéral. La naissance du Canada moderne coïncide avec l’apogée de la première phase d’industrialisation qui amène avec elle une nouvelle économie, la vie en ville et de grands déplacements de population. Les Canadiens français sont désormais minoritaires dans un pays d’envergure continentale dont l’avenir économique est entrevu avec optimisme.

Un nouveau paysage politique

Au cours des premières années de l’Union, de nouveaux partis politiques se forment essentiellement pour empêcher les partis radicaux d’accéder au gouvernement. Dans le Canada-Ouest, les Réformistes modérés se détachent du Parti réformiste et s’allient avec les torys acquis à l’idée de la responsabilité ministérielle pour former le Parti libéral-conservateur. Ils se regroupent autour de Robert Baldwin. Ils s’opposent ainsi aux réformistes radicaux qui s’étaient ralliés sous la bannière des Clear Grits pour réclamer la représentation proportionnelle, l’annexion du Nord-Ouest, l’enseignement national non confessionnel et le libre-échange.

Une semblable évolution apparaît dans le Canada-Est. En effet, les Réformistes modérés se joignent aux torys pour constituer le Parti libéral-conservateur, aussi connu sous le nom de « Parti bleu ». Sous la direction de Louis-Hippolyte Lafontaine, ils s’opposent aux Réformistes radicaux, qui se sont