Histoire contemporaine 1814 1848
La monarchie constitutionnelle a d'abord été acceptée parce que, après une vingtaine d'années de guerre, elle apportait la paix à la France. Mais il n'y pas eu de retour à la société d'ancien type et la monarchie de 1814 n'est pas celle de 1788. Sous la monarchie constitutionnelle la recomposition des groupes sociaux engagée dès avant la Révolution se poursuit et impose la conservation sinon totale au moins partielle des acquis de 1789. Mais, pour être durable, quelle forme doit prendre le compromis entre « les deux France » ? Quel degré de libéralisme et quels acquis de la Révolution la monarchie nouvelle est-elle prête à retenir ? Une fois adopté, le compromis constitutionnel, la Charte, il s'agit de savoir s'il est accepté par toutes les forces politiques et quelle interprétation il convient de lui donner. Enfin, comment estil mis en oeuvre ? En d'autres termes, à quelles pratiques donne-il naissance ? Par ailleurs, à partir du moment où, le droit de vote n'est accordé qu'à une fraction minoritaire de la population, le « pays légal », quel rapport ce dernier entretient-il avec l'ensemble de la population, le « pays réel » ? Dans quelle mesure le premier est-il capable de s'ouvrir à ceux qui s'estiment capables de donner leur avis sur la marche des institutions mais aussi de répondre aux aspirations du « pays réel » ? La période de la monarchie constitutionnelle est donc celle au cours de laquelle s'établissent de nouveaux fondements de la vie politique. Ceux-ci proviennent moins de la Charte que de sa mise en oeuvre. Les années 1814 et 1827 sont marquées par la mise en place des nouvelles institutions et les luttes politiques ont pour enjeu majeur l'interprétation de la Charte. La période suivante, 1827-1835, est dominée par l'agitation révolutionnaire. La tentative de coup de force de Charles X entraîne sa chute, mais le nouveau régime, la Monarchie de Juillet, est contesté. A