Histoire de la vieille
Cet extrait est raconté par une vieille femme qui partage son histoire et, ici, son voyage au Maroc ; un pays oriental de par sa culture mais occidental d’un point de vue géographique.
À première vue, il nous semble que la description de cet « orient occidental » est élogieuse, l’auteur compare sans cesse les guerriers marocains aux guerriers dits septentrionaux : « Il semble que vos Européens aient du lait dans les veines ; c’est du vitriol, c’est du feu qui coule dans celles des habitants du mont Atlas et des pays voisins ».
Mais Voltaire cherche plus à dévaloriser les Européens qu’à chanter les louanges des guerriers et habitants du Maroc (« Je fus témoin d’un combat tel que vous n’en voyez jamais dans vos climats d’Europe. Les peuples septentrionaux n’ont pas le sang assez ardent »).
Bien que Voltaire tente de rabaisser les Européens en les comparant aux Marocains, sa représentation de l’Orient a des connotations laudatives exagérées au point que pour illustrer la rage et la fureur des guerriers, il les compare à des animaux sauvages : « On combattit avec la fureur des lions, des tigres, et des serpents de la contrée, pour savoir qui nous aurait ». Ajoutez à cela le récit d’une guerre d’une violence inouïe (« je vis toutes nos Italiennes et ma mère déchirées, coupées, massacrées par les monstres qui se les disputaient. »), on en vient à se demander si Voltaire ne déguise pas une vision de l’Orient violente et sanglante par une fausse critique des