Identité
Dans les campagnes, dans les villes, sur les plages ou au bord des rivières, il n’y eu nul endroit sur l’île ou il en était autrement. De jour, elle était si vivante, elle grouillait de monde, partout, elle était si pleine de couleurs, de voix, de chaleurs humaines, dans quelque coin que ce fut. Les marchés remplis de senteurs alléchantes, étaient envahis de ménagères en quêtes d’ingrédients en vue de parfaire leurs tâches culinaires domestiques, plus particulièrement dominicales, et aussi, en grand nombre d’ailleurs, de touristes à la découvertes des curiosités locales.
Dans la rue, les usines, les champs de cannes, les quelques magasins de la ville, la bonne humeur, la joie de vivre et l’entrain se traduisaient par des vociférations tantôt doucereuses et agréables, tantôt acerbes, mais nul n’en avait cure, tous gorgés de ce penchant à verbaliser, échanger, s’exprimer en toute liberté, c’était dans leur nature, l’expression de l’originalité de leur quotidien.
La chaleur du jour, semblaient s’atténuer, et le soleil perdre de son éclat, les rues se vidaient lentement puis à une cadence soutenue presque à croire qu’il arrive un cyclone, chacun, de son domicile empruntait le chemin, peu importe le temps, non, ce n’était pas l’annonce d’une intempérie, mais celle comme à l’accoutumé du crépuscule. Serait- ce la peur des ténèbres, ou celle plus flagrante de l’ennui, vraisemblablement, les anciens se hasardaient peu à faire face à la nuit. Les rues, en effets dépourvues de tout éclairage n’enjoignaient pas à la promenade, quant aux chemins de campagnes, leur usage était à bannir. Pourtant nul ne le croirait, c’était là le meilleur moment de la journée. Les retrouvailles familiales n’en étaient que plus agréables, tel un rituel, le souper était