imaginaire social
Jean-Jacques Wunenburger, Mots clefs : imaginaire, mythe, symbolisme, institution, herméneutique, anthropologie.
Résumé.
Notre temps a repris conscience de l’importance des images symboliques dans la vie mentale ou sociale. Les conduites humaines, les cadres sociaux (dont l’architecture, l’habitat, l’urbanisme, la fête, les moyens de communication culturelle, les instances du développement) sont organisées en fonction d’un imaginaire qui ne cesse de les habiter et dont l’analyse doit provoquer l’émergence.
Plusieurs courants herméneutiques s’y attachent parmi lesquels comptent notamment les réflexions développées par Gaston Bachelard et Gilbert Durand, celui-ci s’étayant souvent sur celui-là.
Gaston Bachelard a proposé une importante réflexion sur la constitution et la mobilité des images et esquissé les prémisses d’une véritable psychologie de l’imagination, perception d’images formées et fixées dans la conscience humaine, forces imaginantes qui creusent le fond de l’être, qui veulent trouver dans l’être à la fois le primitif et l’éternel, qui dominent la saison et l’histoire, et mobilité d’images trouvant leur essor devant la nouveauté, animent l’imagination créatrice.
Gilbert Durand, faisant la synthèse, en les reprenant, des propositions de Bachelard qu’il confronte aux apports de la psychanalyse, du structuralisme et de philosophes comme Kant ou Cassirer[2], ouvre les voies d’une réflexion sur l’Imaginaire qu’il présente comme un dynamisme équilibrant entre plusieurs réseaux de forces antagonistes: les régimes diurne et nocturne des images et les dominantes physiologiques qui déterminent les schèmes de nos fonctionnements mentaux et sociaux entre les gestes de l’érection, de l’avalage et l’obsession profonde et universelle du rythme. Il isole sur cette base “ les structures anthropologiques