immegration ill"gale
L’immigration clandestine oblige les personnes à recourir à des solutions de transport aléatoires et dangereuses et à s’acquitter auprès des passeurs de plusieurs milliers d’euros pour leur passage. Placées dans une situation illégale dans les pays où elles arrivent, ces personnes sont contraintes de rembourser le coût du passage pendant plusieurs années en restant dominées par les réseaux qui en profitent pour les exploiter. Chaque année, on recense des milliers de morts et de disparus : à Gibraltar, 3 286 cadavres ont été repêchés entre 1989 et la fin 2001, l’Italie dénombre officiellement plus de 1 000 morts par an.
La frontière est devenue une source d’autant plus lucrative qu’elle est difficile à franchir.
L’immigration clandestine est alimentée en partie par une économie du passage clandestin de plus en plus organisée par de véritables réseaux transnationaux, souvent mafieux, qui fournissent des faux papiers aux candidats au départ, déterminent les moyens de transport, les trajets et les modalités de passages aux frontières et recrutent de la main-d’œuvre directement dans les pays d’origine, au profit de rabatteurs peu scrupuleux, en conduisant certaines personnes à des formes d’esclavage moderne (la prostitution en étant l’exemple le plus visible).
D’abord informelle, cette économie du passage a organisé progressivement les modes de transports : cargos affrétés sous pavillons de complaisance, reconversion de bateaux de pêche, zodiacs équipés qui échappent aux contrôles des frontières maritimes. Elle a également constitué des plaques tournantes pour ce commerce, comme les villes de Tanger, Ceuta, Melilla, entre l’Espagne et le Maroc. Enfin, elle met en place des filières qui, selon les cas, peuvent être mafieuses du début jusqu’à