Institutions
1. PROBLEMATIQUE
La Traite des Noirs, «la plus dégradante et pernicieuse activité que l’humanité ait conçue », [1] a bénéficié depuis une récente période de plusieurs dépositions d’écrivains noirs et blancs au Tribunal de l’histoire. La plupart d’entre eux ont en des termes vigoureux dénoncé la Traite Négrière comme «l’un de plus grands crimes commis à ce jour contre l’humanité ». [2]
Au 19e siècle déjà, en juillet 1890, un noir américain, Georges Washington Williams, lors de sa visite au Congo de Léopold II, alors Etat Indépendant du Congo (E.I.C), accusa ce dernier d’être «coupable des crimes contre l’humanité » dans un rapport qu’il adressa au président américain de l’époque. Il observa en effet que l’administration de sa majesté Léopold II, roi des Belges, « propriétaire » à l’époque de l’E.I.C, achetait, volait, vendait des esclaves noirs. [3] Par son système, le roi des belges, «faucha cinq à huit millions de vies ». [4]
« Rien de plus douloureux pour l’histoire que le calvaire des malheureux nègres, à une des époques les plus civilisées du monde » écrivait de la Roncière, préfaçant l’ouvrage de Rinchon». [5]
Au 17è Siècle, à partir de mars 1685, dans le «Code Noir », code qui réglementa l’esclavage et lui donna une assiette juridique, les esclaves noirs étaient assimilés à des «meubles » que toutefois le maître était obligé d’entretenir et de soigner en cas de maladie. Si les maîtres qui tuaient un noir, étaient punis «selon l’atrocité des circonstances », les noirs étaient soumis à un code pénal, qui prévoyait selon la gravité des cas, le fouet, la marque d’une fleur de lys, l’amputation des oreilles ou du jarret, enfin la mort». [6]
L’homme noir, déshumanisé n’était ni moins homme ni un sous homme. C’était «la chose, la propriété de son maître : ce n’était pas un être humain ». [7] Il était en Amérique une «institution particulière » pour lequel le maître payait