Le Bourgeois Gentilhomme. Est-ce que Molière veut nous faire réfléchir ?

Le Bourgeois Gentilhomme de Molière est une de ses pièces les plus connues et les plus populaires qui garde toute sa charme et sa pertinence plus de trois siècles après sa première apparence.

Mais cette pièce n’est pas une simple farce. Molière voulait nous faire réfléchir en ridiculisant la vanité et l’orgueil de ceux qui aspiraient à devenir des gentilshommes et qui voulaient côtoyer la noblesse et la cour du roi. La façon dont M. Jourdain se comporte est naïve et aveugle et il finit par perdre tout le respect de sa famille et de son entourage. Même les garçons du tailleur se moquent de lui et l’exploitent, en le flattant de titres ridicules afin de recevoir des pourboires de ce bouffon.

Molière est très clair que la vanité, l’avarice, la prétention et la poursuite d’une vie fausse ne mènent qu’au malheur et l’humiliation.
M. Jourdain voulait émuler « les gens de qualité » ; leurs habits, leurs arts, leurs compétences, leur façon de parler, mais il ne comprend pas que ces choses-là ne s’apprennent pas après quelques cours dérisoires. La comédie de la pièce est basée sur le décalage entre les tentatives de M. Jourdain et le style et l’intelligence nécessaires pour pouvoir apprendre ces « arts ». Il est évident qu’un titre de gentilhomme ne s’achète pas et la noblesse n’est pas un déguisement. Ses beaux vêtements ne couvrent pas son manque de savoir faire et de goût. Quand Jourdain chante, il est réduit à un jeune enfant avec sa chanson de moutons.

Mais Jourdain refuse de voir que les gens exploitent sa naïveté ; sensible à la flatterie, il est vulnérable et Dorante abuse de son « amitié » pour prendre son argent en guise d’un emprunt pour payer ses dettes et pour impressionner la marquise, femme que Jourdain, lui aussi, voulait avoir comme maitresse. Les maitres des arts prennent son argent, malgré le fait qu’ils savent très bien qu’il est incapable d’apprendre leurs arts.