Introduction dissertation sur stendhal
Ce sujet est traité par Hélène Merlin-Kajman dans son ouvrage La Dissertation littéraire, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2009. Voici une synthèse de l’analyse qu’elle propose :
Phase d’analyse du sujet
Réflexions préalables à faire au brouillon :
Cette définition de Stendhal engage une conception du roman : c’est un jugement. Question à se poser : au vu de l’histoire littéraire, ce jugement est-il complètement légitime, ou non ? Il faut toujours partir de l’idée que l’auteur de la citation (ici Stendhal) n’a ni raison, ni tort ; il prend simplement position.
Il faut identifier la thèse : Stendhal utilise la métaphore traditionnelle du miroir pour désigner la représentation, la mimésis. Mais à cette métaphore succède une autre : celle du chemin, de la promenade le long d’un chemin. Un chemin désigne un espace assez ordinaire et neutre, où n’importe quoi peut surgir : le miroir est objectif, donc. De plus, on parle souvent du chemin de la vie. La métaphore du chemin peut assez légitimement être comprise comme désignant la réalité. Donc on peut traduire de la façon suivante : le roman est une représentation objective de la réalité. Un vivier d’exemples et de théories s’offre à nous : toute la vaste question du réalisme au XIXe siècle, du roman expérimental aux thèses naturalistes, la question du roman existentialiste, l’hyper-réalisme du Nouveau Roman au XXe siècle, etc.
Revenons plus précisément au sujet, au sens de la métaphore : qu’est-ce que c’est qu’un chemin ? Un chemin où l’on se promène ? Quel rapport au temps est-ce que cela implique ? Temps linéaire ? De la naissance à la mort ? Le roman, récit d’un « chemin » biographique ? Et qu’est-ce que c’est que ce « on » qui promène ce miroir ? Il renvoie au romancier : romancier absent, n’intervenant pas dans son roman, il se contente de se promener le long d’un chemin. Cette promenade anonyme peut désigner