Intégrité physique
(2) « L’homme est devenu un loup pour l’homme », cette phrase hautement symbolique, attribuée au philosophe anglais Thomas Hobbes, permet de mesurer les effets dévastateurs des trop nombreuses entreprises totalitaires de ce siècle. « Ce qu’il y a de neuf et de terrifiant dans la cruauté nazie, c’est de ne plus être à l’échelle de l’homme, mais à l’échelle de ce qui est hors de l’homme »2.
(3) L’écho d’Auschwitz, la solution finale et la Shoah soudain retentissent. Il suffit de relire Bertolt Brecht et particulièrement Die Massnahme3, poème didactique, d’une rare violence, mais ô combien lucide, pour mesurer et comprendre l’essence totalitaire de l’esprit de parti :
« O Deutschland, bleich Mutter,
Wie sitzest Du Besudelt,
Under den Völker ».
(4) La constitution allemande adoptée le 23 mars 1949 (pour ne prendre que cet exemple européen) énonce dans son article premier : « La dignité de l’être humain est intangible […] En conséquence le peuple allemand reconnaît à l’être humain des droits inaliénables ». Le constituant français de 1946 ne va pas jusqu’à reconnaître la dignité de la personne humaine, il proclame cependant dans la phrase liminaire de la constitution de la Quatrième République : « au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir ou de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain possède des droits inaliénables et sacrés ».
(5) « A nouveau », parce que ce texte s’inspire en réalité d’une longue tradition française en matière de droits de l’homme, que ce soit à travers la déclaration de 1789, ou bien les principes fondamentaux reconnus par les