investissement et croissance
Document 1 - La Chine malade du surinvestissement Les Echos n° 20928 du 09 Mai 2011
L'économie chinoise est aujourd'hui en surchauffe. Et pourtant, à long terme, ses surinvestissements auront des conséquences déflationnistes à la fois sur le plan intérieur et extérieur. Quand il ne sera plus possible d'augmenter les investissements fixes, probablement après 2013, la Chine connaîtra sans doute un fort ralentissement. Au lieu de se focaliser sur une légère baisse de la croissance aujourd'hui, les responsables chinois feraient mieux de se préoccuper du coup d'arrêt brutal qui pourrait l'affecter durant la deuxième partie du plan quinquennal (…)
Lors des dernières décennies, la croissance chinoise reposait sur la production manufacturière destinée à l'exportation et sur une devise faible. Cela a favorisé une épargne énorme de la part des ménages et des entreprises et conduit le pays à compter sur les exportations nettes et les investissements fixes (dans les infrastructures, l'immobilier et les secteurs industriels importateurs et exportateurs) pour poursuivre sa croissance.
Mais il est impossible à un pays quel qu'il soit d'être dynamique au point de réinvestir la moitié de son PIB dans la production sans finalement être confronté à une énorme surcapacité et à un problème crucial de crédits en défaut de paiement. La Chine connaît un excès de capitaux physiques, d'infrastructures et de constructions. C'est évident lorsqu'on voit des aéroports magnifiques mais vides, des trains à grande vitesse (qui diminueront le besoin des 45 aéroports prévus) ultramodernes vides eux aussi, des autoroutes qui ne mènent nulle part, des milliers de nouveaux bâtiments officiels destinés au gouvernement central ou aux gouvernements provinciaux, des villes fantômes et des hauts-fourneaux d'aluminium flambant neufs qui restent fermés pour éviter que les prix mondiaux ne plongent.
Le surinvestissement frappe également l'immobilier résidentiel de