Jandheur fiche d'arrêt
Avec le développement industriel, surtout à partir du XIXe siècle avec l’entrée de la machine dans la vie économique et quotidienne, la responsabilité du fait des choses est devenue une partie importante et évolutive du droit de la responsabilité.
Historiquement, le code civil n’a légiféré de façon spécifique que pour deux cas : la responsabilité du gardien des animaux (article 1385) et celle des propriétaires de bâtiments (article 1386).
L’arrêt de l’espèce, rendu par les Chambres réunies le 13 février 1930, devait statuer sur une affaire dont les faits sont les suivants : Le 22 avril 1925, un camion renverse et blesse grièvement, au moment où elle traversait la chaussée, une personne mineure. La mère de la victime intente alors une action en justice contre la société propriétaire du camion, tant en son nom personnel qu’en tant que tutrice légale de sa fille mineure, en vue d’obtenir réparation du préjudice subi.
Les juges du fond avaient considéré que l’article 1384 al 1 ne s’appliquait pas au motif et que cela se rapprochait davantage à un cas de responsabilité du fait personnel du gardien. En effet, la chose en mouvement était sous la direction de son gardien ; de ce fait, c’était à la victime de prouver la faute du conducteur et son imputabilité.
C’est en rendant un arrêt de cassation que la cour innove en consacrant un véritable principe général de responsabilité, contradictoire avec la solution de la cour d’appel. La question est alors de savoir si l’absence de faute du gardien exonère ce dernier de toute responsabilité quant au fait des choses qu’il a sous sa garde ?
La réponse s’articule autour de deux principaux points étudiés successivement :
Tout d’abord la progression vers une présomption de responsabilité du gardien de la chose (I).
Puis, le mouvement d’objectivisation des interprétations du fait des choses (II).
Vers une presomption de responsabilite du gardien de la chose Une présomption de