Jean de la fontaine
Le combats des Lumières pour la liberté :
C'est sur le terrain des libertés, de la lutte contre l'arbitraire et l'intolérance que les Lumières ont mené leurs principaux combats. 1) Contre l'arbitraire
La critique des Lumières s'attaque aux manifestations jugées les plus insupportables de l'absolutisme monarchique, et en premier lieu à l'arbitraire et à la toute-puissance de l'appareil policier. Il n'existe d'habeas corpus qu'en Angleterre: depuis1679, personne ne peut y être arrêté et inculpé sans avoir été déféré dans les vingt-quatre heures devant un juge qui doit notifier le motif précis de l'arrestation et laisser l'inculpé choisir un avocat. Police et administration n'y ont aucun pouvoir juridictionnel: la justice est indépendante, ce qui garantit la liberté. Rien de tel dans les monarchies absolues. En France, la pratique des «lettres de cachet», en particulier celles laissées «en blanc», qui permettent à tout agent royal qui en dispose de priver n'importe qui de liberté, symbolise l'arbitraire du pouvoir.
2) Contre la torture
Les scandales qui éclatent sensibilisent l'opinion aux problèmes de la justice et de son organisation, lente, coûteuse, influençable jusqu'à commettre les pires erreurs sous la pression des préjugés.
De même, on s'indigne du caractère atroce de la procédure pénale. Avec le juriste italien Beccaria (Des délits et des peines,1764) s'impose l'idée d'une justice qui n'utiliserait plus la «question», c'est-à-dire la torture, pour extorquer des aveux aux accusés; une justice devenue impartiale, qui proportionnerait les châtiments aux fautes démontrées, sans cruauté; une justice qui ne donnerait plus l'horrible spectacle de l'écartèlement ou de la lente agonie, sur la roue, de suppliciés à qui le bourreau a brisé les membres à coups de barre de fer.
3) Contre l'intolérance
Dans l'Europe du XVIIIe siècle, la question religieuse reste l'enjeu le plus brûlant. Les différentes confessions