Jean genet
Gabrielle Genet. Mon père reste inconnu. J'étais venu au monde au 22 de la rue d'Assas.
Je saurai donc quelques renseignements sur mon origine, me dis-je, et je me rendis rue d'Assas. Le 22 était occupé par la Maternité.
On refusa de me renseigner. http://www.heimdallr.ch/Art/genet5.JPG Enfant de l'Assistance Publique, puis jeune délinquant placé dans une maison de redressement, Jean Genet a choisi de proclamer sa solidarité avec "tous les bagnards de sa race", de refuser un monde qui l'avait refusé, de célébrer le Mal. Il confie d'abord ses obsessions en des poèmes sombres et fastueux ou en des récits poétiques - Notre-Dame des fleurs, Miracle de la rose, Pompes funèbres, Querelle de Brest, - puis rédige son Journal du voleur (1949).
Au théâtre, Genet peint les domestiques, les homosexuels, les prostituées, les exploités (Nègres, Algériens)…, ces micro-sociétés qui ont leurs mœurs, leurs rites, leur magie, et où l'on rêve d'un absolu du Mal qui ferait enfin exister celui qui s'y livrerait.
Dans le sillage d'Artaud, Genet aspire à un théâtre de la cérémonie (il s'est dit fascinée par la messe catholique, "le plus haut drame moderne"), de la transgression et de la mort. Peu soucieux d'un théâtre à thèse socio-politique (contrairement à certaines interprétations), Genet veut avant tout faire exploser sa rage, revendiquer son abjection et célébrer ses fantasmes. Il a "rétabli dans sa royauté l'imaginaire et fait entendre jusqu'à l'insolence un langage vivace et rond, qui prend son bien où il le trouve : dans le fumier comme sur les hauts lieux du lyrisme mystique". http://www.heimdallr.ch/Art/genet2.JPGGenet par Giacometti
Nous avons oublié un écrivain: Jean Genet. Derrière les oripeaux de sa légende sulfureuse et glorieuse