Journalisme
L’objectivité de vérité appelle une réponse positive. L’art de masquer devient de plus en plus une nécessité éthique. Hubert Beuve-Méry, fondateur du journal " le Monde " disait "tout peut être dit mais pas n’importe quand ni n’importe comment". C’est l’auto-censure.
Dans la profession, ce mot est tabou parce qu’il est antinomique : en effet le fait d’aller chercher l’information en dépit des résistances et des pressions et s’imposer cette censure est illogique. C’est un appel à l’intelligence et à la raison. Un recul pour mieux prendre conscience de ce que l’on doit dire. C’est une alerte, une prise de distance, une retenue qui est preuve de politesse, de civilité. Ce recul imposé devant une information complexe, c’est prendre le temps de la réflexion, de la vérification et prendre conscience des conséquences de ce qui va être publié.
Savoir et se taire, c’est une dialectique où l’éthique du journaliste est présente. Il y a des choses qui ne méritent pas d’être dites. Dans une société surinformée, où se multiplient les témoins avec caméra, où l’on réclame la transparence, le journaliste doit retenir les informations pour pouvoir les donner ensuite avec discernement (exemples : les prises d’otages et les vidéos enregistrées deviennent des armes efficaces dans la stratégie de la terreur. Il suffit de savoir que ces images existent, pourquoi ne pas imposer un " black-out " sur ces images ? A partir du moment où les preneurs d’otages sauront que ce ne sera pas relayé, ceci disparaîtra. Il y a aussi le côté affectif des familles, ceci pose problème aux journalistes. Au Royaume–Uni, le gouvernement envisage, en cas d’attentat, de ne pas donner le nombre de victimes).
Le journaliste ne peut pas être obsédé par le seul fait de dire la vérité, il doit s’interroger sur les conséquences de ce qu’il va dire ou écrire (images, personnes mises en