Les années 1960 sont le début d’une période importante au Québec, nommée la Révolution Tranquille. La Révolution Tranquille est aussi signe de construction d’une nouvelle identité des québécois. Ils s’écartent du nationalisme, séparant donc l’église et tout ce qui a un rapport direct ou indirect avec la religion pour laisser place à une évolution à double processus ; l’industrialisation et l’urbanisation. Dans sa pièce de théâtre, À toi, pour toujours, ta Marie-Lou, Michel Tremblay le montre de façon flagrante, par la révolte et la résignation de Léopold.

En effet, Léopold, un des personnages dans la pièce de théâtre, fait preuve d’une résignation presque existentielle, envers sa famille ; « Tu prends tout l’argent que t’as gagné en suant pis en sacrant comme un damné, là, pis tu la donne toute au grand complet de la famille. » (Tremblay, Michel, À toi, pour toujours, ta Marie-Lou, lignes 25-26) Dans ce temps, les hommes partaient travailler et l’argent qu’ils gagnaient servait à nourrir et à loger la famille. Il est résigné parce qu’il n’a pas le choix d’agir ainsi, car c’est ainsi que la société vivait, il devait suivre le moule, comme tout le monde ; « Quatre grandes yeules toutes grandes ouvertes, pis toutes prêtes à mordre quand t’arrives le jeudi soir ! » (IBID, lignes 27-28) Il doit se conformer à la société, même s’il ne veut pas le faire.

Ensuite vient sa résignation envers son travail ; « Quand j’me suis attelé à c’te ciboire de machine-là, j’étais encore quasiment un enfant ! Pis y me reste vingt ans à faire ! » (IBID, lignes 20-21) Ainsi, au moment de la Révolution tranquille, quand les gens travaillaient, ils restaient au travail où ils avaient été assignés, car sinon, ils n’avaient pas la garantie d’avoir assez d’argent pour nourrir la famille, même si les temps étaient déjà difficiles. « Chus spécialisé ! Chus spécialisé ! Ben le bon Dieu, j’le r’mercie pas pantoute, pis je l’ai dans le cul, le bon Dieu ! » (IBID, lignes 23-24) Déjà, les gens