Keynes
DS n°4:
John Maynard Keynes : Sous-emploi et demande
Durée : 1 heure
Document 1 :
Dans la théorie traditionnelle, toutes les personnes désireuses de travailler sont censées pouvoir à un certain salaire trouver de l'emploi ; on suppose qu'il n'existe pas de chômage involontaire ou en d'autres termes qu'il y a « plein emploi ». Dans la théorie générale au contraire, le plein emploi n'est qu'une situation limite ; il n'existe pas dans les circonstances normales (…).
Il est clair qu'un état de chômage « involontaire » ne signifie pas pour nous la simple existence d'une capacité de travail non entièrement utilisée. On ne peut pas dire qu'une journée de travail de huit heures représente du chômage parce qu'il n'est pas au-dessus de la capacité humaine de travailler dix heures. Nous ne devons pas considérer non plus comme chômage involontaire le refus de travail d'une corporation ouvrière qui n'accepte pas de travailler au-dessous d'une certaine rémunération réelle. De notre définition du chômage « involontaire », il convient aussi d'exclure le chômage « de frottement ». [...]
Si la théorie classique n'est applicable qu'au cas du plein emploi, il est évidemment trompeur de l'appliquer aux problèmes du chômage involontaire, à supposer qu'une pareille chose existe (et qui le niera?). [...] Il est indispensable [...] que l'on construise un système économique où le chômage involontaire au sens strict du mot soit possible.
John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936),© Payot.
Document 2 :
Pourquoi la demande intérieure s'est-elle effondrée en 2001 et en 2002 ? Et pourquoi n'a-t-elle pas repris suffisamment au cours des années suivantes ? [...] Dans un premier temps, ce sont des chocs extérieurs (ralentissement de l'économie mondiale en 2001, krach boursier de 2002, appréciation de l'euro) ainsi que la politique macroéconomique elle-même (augmentation des taux