Kiuy
R
Sobibor
Des questions pour aller plus loin p. 42-43 ☛ Étudier la mise en place du récit
Un mélange de voix Les premières pages (p. 11-14) font-elles partie du roman ? Que remarquez-vous d’étrange dans leur présentation? Les pages 11 à 14 se situent avant le premier chapitre et ne comportent aucun intitulé initial. Elles font partie du roman car les personnages qui y apparaissent sont ceux du roman. Mais elles ont un statut ambigu : elles constituent une ouverture, tout en se situant hors du récit. Le traitement du temps dans ces pages confirme ce statut : il s’agit à la fois d’une action qui commence (voir le premier mot du texte, «Aujourd’hui») et d’une fin comme le montre la fin de la phrase, «j’ai vomi pour la dernière fois». De plus, deux époques et deux récits s’entremêlent sans que l’on comprenne leur rapport — le dernier moment du roman, la résurrection d’Emma, y côtoie l’origine historique de sa maladie, l’assassinat d’Eva et Simon en 1943 ; le passage se situe donc à la fois après et avant l’ensemble du récit, il en est en même temps la conclusion et l’introduction, signe d’un temps perturbé qui est celui d’Emma. Que sait-on du narrateur des deux premiers chapitres ? Servez-vous des informations données dans les pages 15 à 29 pour dresser sa carte d’identité (nom, âge, portrait physique, caractère, composition de sa famille, etc.). Le narrateur est Emma Lachenal, jeune adolescente (bientôt dix-huit ans) malade (elle est anorexique-boulimique). Son physique se caractérise par une maigreur extrême («mes joues creuses, mes yeux cernés, mon corps squelettique» ch.1, p.15). On sait aussi qu’elle est blonde comme Eva (ch.2, p. 28). L’entrevue avec le directeur du supermarché la montre dure, sur la défensive, provocatrice, mais elle est aussi mal à l’aise et fragile. Sur sa famille, on retient qu’elle appartient à la bourgeoisie: son père est médecin et sa mère très